Autour du Lac de Central Park {Pv Libre}

Je ne passais aucune de mes journées enfermé dans ma chambre d'hôtel. J'aimais être seul, mais pas au point de me sentir emprisonné dans une pièce.
Aujourd'hui, j'avais donc décidé de prendre l'air et de quitter la multitude de buildings pour me réfugier dans un lieu plus naturel: Central Park.
J'arrivai tranquillement, mains dans les poches. Pourquoi étais-je tranquille? Simplement parce que, juste avant de partir, je n'avais pas hésité à commencer ma journée en m'injectant une substance illégale dans le bras (aïheuu -__-). C'était le seul moyen pour me détendre..
Et pourtant, malgré ma détente, j'avais l'esprit complètement chamboulé et en surchauffe. Ma rencontre le jour de mon arrivée ici me préoccupait énormément. J'avais été tellement différent avec lui*, tellement "gentil" par rapport à d'habitude.. et je n'arrivais pas à comprendre pourquoi.
Bref, l'esprit complètement fixé sur ce sujet, je marchais, les yeux fixés devant moi. Malgré le soleil et la douce température d'un mois de mars, j'avais mit un sweat par dessus mon tee-shirt, histoire de ne pas laisser mes marques de piqures aux bras à découvert.
J'étais donc en pleine réflexion quand mon regard s'arrêta sur une personne. Lui*.. il était là, assis sur un banc. Sans savoir pourquoi, je m'arrêtai subitement en le fixant. J'étais à quelques mètres et il ne m'avait pas vu, heureusement.
je restai un moment à l'observer, sentant mon esprit réfléchir d'autant plus, quand j'aperçus un pickpoket s'approcher de Tom. sans savoir pourquoi, je m'avançai vers mon "guide", et quand je ne fus plus qu'à quelques mètres, je lui dit neutrement:

- Si j'étais toi, j'ouvrirai les yeux et regarderais derrière moi..

Je regardai avec attention la scène se dérouler sous mes yeux. Le voleur n'avait pas demandé son reste.. pff, quel trouillard! Quand on vole, on assume jusqu'au bout.
Un rire ironique s'échappa de ma bouche. Un rire qui ne venait pas du coeur, un rire froid, un rire forcé.. cela se sentait nettement. Il était si différent d'un rire normal.. logique, je ne sais pas rire! Ou plutôt, je ne sais plus. Bref, pas ou plus, là n'est pas la question. J'ai rit, et moi-même cela me surprenait.
Quand je croisai le regard de Tom, je sentis mon estomac se retourner. Pourquoi me sentais-je si différent, comme "en danger" quand j0ltais avec lui? Ce n'était pas normal comme sensation et cela m'inquiétait assez.
Bref, le jeune homme se retrouva donc devant moi qui essayais au mieux de dissimuler mon mal-être. Il me souris, je ne répondis rien. Je ne sais plus sourire non plus.. triste, n'est-ce pas? (xD)
Il se mit à parler et je l'écouta d'une oreille attentive, le regard se croisant avec le sien et s'y plongeant. J'haussai doucement les épaules et répondit d'une voix complètement neutre.

- J'allais pas laisser cet apprenti te voler..

Apprenti.. mais quel surnom . Bravo bibi -___-!
Il me demanda ensuite si j'allais bien. est-ce que j'allais bien? je pourrais répondre oui, étant donné que pour moi, tout était normal. Mais je savais que de son* point de vue, je n'irais pas bien, au contraire. Un peu déstabilisé, mais le cachant fermement, je réussis à trouver une réponse simple.

- J'fais aller.. et toi?

WOUAK, pincez moi! Je rêve ou quoi? Je lui ai demandé si il allait bien?! Moi? Aimable? impossible...

Je sentis très bien que le "Ca peut aller" de Tom était loin d'être sincère. C'était facile à percevoir avec le ton qu'il avait employé. Mais n'était pas très curieux, je me contenta de répondre par un haussement d'épaule, montrant tout de même que je n'étais pas satisfait de la réponse.
Je détournai ensuite mon regard de Tom, me sentant décidément bien trop mal à l'aise pour sentir son regard fixé sur moi. Je trouvai un lampadaire fort intéressant sur le moment, histoire de regarder autre chose.
Mais la question du dreadeux fit vite de me ramené sur terre, là où tout tournait mal, là où le noir était bel et bien présent.
Je soupira doucement et finis par reposer mon regard sur lui*, un regard neutre qui portant dissimulait une énorme confusion. Je secoua mollement la tête négativement. Non je n'avais rien visité.. je n'en avais pas ressenti l'envie. J'avais plutôt été préoccupé à trouver un moyen pour me procurer de quoi apaiser ma "soif".

- Non.. pas eus le temps..

gros mensonge. Mais pourquoi avouer à un inconnu que je me droguait? Il n'y avait aucun intérêt. Il valait donc mieux pour moi de mentir.
La chaleur commençait à se faire plu forte. Je n'avais qu'une envie: enlever mon pull ou même remonter mes manches. Mais avec les marques sur mes bras, ce n'était pas une très bonne idée. Je luttai donc contre cette sensation de surchauffe et fis mine de rien.

Le fait que Tom ôte son manteau me prouvait bien que je n'étais pas fou: il faisait chaud. J'aurais fait de même.. mais non. J'avais mes raisons que le dreadeux ne savait pas. Chacun ses secrets.. moi, ma vie entière en était un.
Et voilà que mon "guide" me proposa d'aller boire un verre. En temps normal j'aurai refusé, envoyant la personne paitre avec les vaches. Mais là, je ne sais pas ce qui m'arrivais. C'était comme si Tom était différent des autres, comme si je sentais qu'il était capable de me comprendre et de m'aider...
Raaa mais quelles idées absurdes! Tom était comme tous les autres, il n'avait RIEN de différent, c'était logique. Tout le monde était pareil dans le fond, tout le monde se ressemble.
Et pourtant, j'approuvai d'un signe de tête positif. Ca ne me coûterait rien d'aller boire un verre avec lui. Enfin si.. du temps libre, du temps que je passe généralement seul. Enfin bref...

- J'veux bien ouais..

Mais encore là, ma voix se fit froide, comme d'habitude et aucun sourire ne se dessina su mon visage. Pourtant j'en avais envie au fond de moi, car Tom était le seul qui avait l'air de s'intéresser quelque peu à moi..
Je crois que je deviens trop sensible là.. stop, j'arrête.
Je regardai Tom, le visage impassible et neutre, les mains glissées dans les poches de mon jean.

- J'te suis. je connais pas la ville...

Un signe de tête. Telle fut ma réponse quant aux paroles du jeune dreadeux.
Je n'hésitai pas et le suivit donc, la marche tranquille, gardant les mains dans les poches de mon jean. L'air chaud commençait réellement à me peser, mais c'était hors de question que je me retrouve en tee-shirt. Certaines choses ne devaient pas être révélées.
J'avais baisé ma tête pour fixer le sol tout en marchant. Je n'aime pas croiser le regard des autres, me sentir observé. Pour moi, c'est comme si on violait mon intimité, qu'on en franchissait la barrière sans mon autorisation. Pourquoi? Simplement parce que je sais que nombreux sont les sentiments se lisant dans un simple regard..
Les questions de Tom me sortir de ma rêverie et me firent redresser la tête. Je posai mon regard neutre sur lui, laissant un léger silence s'interposer entre nous. Tout en continuant notre marche, je me décidai à en dire un minimum, qui était surement insuffisant pour le jeune homme.

- Non, j'fais rien.. j'ai juste la musique dans ma vie.

La musique.. encore un sujet tabou pour moi. Certes, c'était elle qui m'avait permis d'avancer, elle qui me tenait en vie, elle qui m'apportait le peu de joie existant dans ma vie. Mais c'était aussi elle qui m'avait détruite en partie. Je l'aime et la déteste en même temps..
Ma tête se rabaissa une nouvelle fois. Le peu de paroles que j'avais prononcé était déjà de trop à mon gout. J'avais réellement de la peine à déballer quoi que ce soit sur ma vie.

Juste la musique oui. Je sentais bien au travers du regard de Tom que ma réponse ne lui portait pas satisfaction. Il souhaitait surement en apprendre un peu plus sur moi.. mais pour le moment, l'heure n'était pas au confidences pour moi. Elle ne l'était jamais.
Bref, je suivis le jeune homme jusqu'à la sortie du parc, puis au travers de la ville pour arriver vers un bar qui avait l'air chaleureux.. mais voilà quoi, vous commence à me cerner, pas besoin de faire un dessin xD. Mais je faisais "confiance" à mon guide en le laissant choisir le lieu.
Donc nous entrons et je m'installai en face de Tom, toujours le visage aussi froid et impassible. Rien ne me déstabilisait, ou si c'était le cas, je ne le montrais point. Je regardai un peu autour de moi, histoire de poser mes marques, mais les questions du dreadeux me ramenèrent sur terre.
Je le regardai sans rien dire. Pourquoi je ne disais rien? Si seulement il le savait... un passé plus que douloureux qui me colle à la peau. Voilà ce qui m'empêche d'en dire plus sur moi.
Je baissai légèrement la tête, comme honteux, honteux de cette partie de moi, cette partie de ma vie. Je cherchai une réponse convaincante, et pourtant, je savais que Tom ne me croirait pas. J'étais donc obligé de détourner la question.

- Chaque être à ses secrets.. moi, ma vie en est un..

Et c'était la pure vérité. Je ne pouvais rien révéler de ma vie ou même de mon identité.. c'était déjà impossible à mes yeux, mais également dangereux pour moi..
J'espérais que Tom n'insisterait pas, chose qui allait surement se produire, malheureusement pour moi.

Ah bin tiens, je devais m'y attendre à celle-la. J'étais sure qu'il me poserait des questions, j'avais vu juste. Pff et maintenant, je vais faire comment pour me sortir de ça? Je ne PEUX pas tout lui déballer comme ça, c'est impossible.
Pour commencer, je tentai de la couper alors qu'il me parlait.

- Tom..

Mais cela ne changea rien. Il était lancé, ce n'est pas ce simple mot qui allait l'arrêter. Je levai les yeux, exaspéré et affolé. Oui, je me doutais que j'allais devoir me forcer..
À l'entendre parler, mon coeur se serrait, se contorsionnait, se cassait. Cela me faisait mal d'entendre ça. Je savais que je n'étais pas une personne agréable, que l'on aimerait connaitre. Et pourtant.. Tom était différent des autres.
Je serrai les poings alors qu'il parlait et baissai la tête. J'avais envie de crier et malheureusement c'est ce que je fis.

- TOM ARRÊTE!

Youps, tout le monde nous regarde. Bon tant pis, j'ai l'habitude des regards posés sur moi..
Je redressai ma tête pour regarder le dreadé, des larmes à la fois de colère, de tristesse et d'émotion au bords des yeux. Je ne comprenais plus rien..

- Pourquoi t'es comme ça avec moi? Jamais personne n'a insisté comme tu le fais.. merde..

Le dernier mot fut un murmure. C'est vrai, j'étais perdu. Personne ne me demandait ce qui n'allait pas en temps normal. Je m'étais donc habituer à ne rien dire, d'où le fait que je sois si secret sur ma vie.

- Tu peux pas vouloir m'aider.. tu peux pas Tom..

Je l'avais coupé dans sa première lancée, mais cela ne le perturba pas plus que ça. Au contraire, cela semblait lui donner du punch pour continuer à me dire qu'il souhaitait m'aider. Une mission? Mais non Tom! Tu ne PEUX pas m'aider, non!
Je soupirai de plus belle, n'arrivant pas à ravaler mes larmes qui tremblaient toujours au bords de mes yeux, refusant de tomber sur mes joues. Je pris mon visage entre mes mains, ne souhaitant qu'une chose: disparaitre.
Quand il me demanda de lui dire mon vrai prénom, je me crispai tout entier. Mes mains sur mon visage plus particulièrement. Je soupirai, sentant mon coeur battre à tout rompre. Les larmes toujours aux bords des yeux, je tremblais légèrement.
Si c'est si difficile de dire mon prénom? Si difficile de dire que je ne m'appelle pas Jo' mais Johannes? Oui, c'est dure. Et bien plus que ça. Je ne peux malheureusement pas expliquer pourquoi c'est su dure, pourquoi mon prénom reste aussi secret, j'ai mes raisons.
Je sentais pourtant que Tom voulait vraiment m'aider. C'était la première fois que cela m'arrivait et c'était étrange comme sensation. Mais pourtant, je pris mon courage à deux mains. J'enlevai mes mains de mon visage pour poser mes yeux larmoyants sur mon "sauveur" (xD) et tentais de dire mon prénom en entier. Mais aucun son ne sortait, je n'y arrivais pas.
Je baissais la tête, complètement perdu, et soupirai. Tom devait vraiment me prendre pour un imbécile. Ne pas réussir à prononcer son prénom en entier, c'était tout de même grave.

- Je.. non jy arrive pas.. je peux pas..

La sincérité de Tom se sentait, s'entendait, se voyait réellement. Mais malheureusement, ce n'était pas suffisant pour moi. Je vivais dans une telle peur, dans une telle panique morale que, même si on me montrait qu'on était là pour moi, pour m'écouter -ce qui était la première fois à arriver-, je n'arrivais pas à dire quoi que ce soit. J'étais littéralement bloqué, bloqué avec mes peurs, avec mon passé. Et pourtant, Dieu sait combien j'aimerai pouvoir en parler à quelqu'un. Mais ma peur reprend toujours le dessus et m'empêche de donner ma confiance.
Il me dit de ne pas paniquer, mais rien n'y fit. Mes mains ne s'arrêtèrent pas de trembler alors qu'une larme finit par rouler le long de ma joue. Goutte que je fis bien vite d'essuyer d'un revers de main.
Je soupirai longuement et baissai la tête. Il fallait que je dise quelque chose, même si cela pouvait sembler invraisemblable. Il fallait que je tente de faire comprendre à Tom ce, pourquoi je ne disais pas mon vrai prénom.
Je pris mon courage à deux mains, entremêlant mes deux mains l'une dans l'autre sur la table, faisant mon maximum pour dissimuler leurs tremblements. Je pris une grande inspiration et dit d'une voix neutre:

- Écoute.. je.. je sais bien que mon comportement est incompréhensible.. ce n'est pas par peur de jugement que.. je ne dis pas comment je m'appelle.. c'est.. pour autre chose..

Bon, c'était déjà ça.
Je détournai vivement mon regard, légèrement affolé pour une raison que moi seul connaissait à nouveau. Voir tout ce monde attablé dans ce bar me rendait dingue..

PAF! je ne sus pas quoi lui répondre là, maintenant, tout de suite. Ce n'est pas que je ne voulais pas la dire, c'est que je ne peux pas la dire. Si je la dis, je mets ma vie en danger et risque de revivre une des plus grandes horreurs de mon passé. Complètement dépourvu de réponse sur l'instant, je ne réussis qu'à ouvrir ma bouche sans sortir un seul son. Me sentant complètement idiot, je la refermai vivement et baissai la tête, comme honteux. Tom devait vraiment me prendre pour un abruti fini..
Quand il me proposa de quitter ce lieu infesté de monde, je redressai rapidement la tête et fit un grand oui de la tête pour montrer mon non-refus ou même ma joie de pouvoir enfin me sentir un peu plus seul.
Aussitôt dit, aussitôt fait, je me levai et finis par sortir du bar, suivit de près par Tom. En marchant, je bousculai mes idées, les rangeai comme je pouvais, tentant de trouver une manière pour tout lui expliquer. Mais ce n'est pas la manière qu'il me manque.. c'est le courage. Le courage de lâcher ce fardeau que je porte depuis plusieurs années maintenant, cette honte, cette panique, cette peur...
Une fois dehors, j'inspirai profondément l'air "pur" de la ville me sentant bien plus libre qu'il y a quelques minutes. Puis je me tournai vers le dreadé, toujours légèrement paniqué. Sans savoir pourquoi, j'avais une soudaine envie de tout lui déballer, de me faire entendre par lui et seulement lui. Il fallait que ça sorte.
Je marchai doucement dans les rues, jetant juste un coup d'oeil à Tom pour voir si il me suivait. Et après avoir murement réfléchit, je commençais à parler avec difficulté.

- Je.. j'ai juste vécu un enfer durant toute mon enfance.. depuis j'ai peur.. peur qu'il* me retrouve et me refasse souffrir.. c'est pour ça que je ne donne jamais mon prénom en entier..

Je devais bien m'attendre à ce genre de question. Mais bon, maintenant que j'avais commencé, je me sentais d'attaque pour en parler, même si au fond de moi, mon coeur hurlait à la mort du fait de tout remettre sur le tapis.
Je n'arrêtai pas ma marche qui s'était faite un peu plus lente. Mains dans les poches, tête baissée, j'avais de la peine à parler mais je me forçais.

- Il*.. c'est mon faux-frère.. il vit en Allemagne..

Je soupirai rien qu'en prononçant cette expression.
Faux frère.. alors ça pour être faux, il l'était. Jamais je ne l'avais eut dans mon coeur, jamais. Je l'avais détesté du début à la fin et lui.. il me faisait du mal gratuitement.
Après un tout petit silence, je repris, la voix calme mais tremblante:

- J'ai jamais connu mes parents.. ils m'ont abandonné à la naissance et j'ai été directement adopté. Mes "parents" avait un fils de trois ans de plus que moi.. quand j'étais petit, ça allait.. mais quand j'ai atteint les 12-13 ans, il a commencé à trouver amusant de me faire pleurer en me frappant.. mais pas frapper la gentille baffe.. frapper du genre coup de poing à te retrouver plié en quatre par la douleur..

Et ça, ce n'était que le début...
Rien qu'en disant cela, je tremblais encore plus, larmes aux bords des yeux. J'avais de la peine à respirer, à marcher droit. Parler de ça me soulageait mais me faisait tellement de mal en même temps..